Amazon a acheté .buy, mais à qui appartiendra .app ou .book ?
La lutte est féroce pour décider qui aura le droit de gérer certains nouveaux gTLD très attrayants. Amazon a déjà vaincu une fois Google en réussissant à s’emparer de .buy. Mais les deux géants devront encore s’affronter à de multiples reprises !
Comme vous le savez, plus de 1.300 nouveaux domaines de premier niveau génériques s’apprêtent à envahir la toile. S’ajoutant aux TLD nationaux (ccTLD) et aux gTLD classiques tels que .com, .net ou .org, ils offriront aux entreprises et aux particuliers de nouvelles possibilités de créer une identité claire sur Internet, à un prix abordable. Ils comprennent de nombreuses marques et termes génériques, ainsi que des gTLD géographiques tels que .vlaanderen, .gent ou .brussels. Sur notre page spécialement dédiée aux nouveaux gTLD, vous pourrez découvrir les nombreuses possibilités.
Cependant, pour certains nouveaux gTLD, plusieurs entreprises ont soumis leur candidature visant à obtenir la gestion du domaine de premier niveau – et bien sûr aussi à encaisser les bénéfices générés par la vente de domaines dans ces gTLD. D’après la procédure de l’ICANN, lorsqu’il y a plusieurs candidats pour un même gTLD, des ventes aux enchères doivent être organisées (« string contention auction »), de manière à déterminer qui dispose du plus d’argent pour son exploitation. Pour ce faire, l’ICANN laisse aux candidats le choix entre une vente aux enchères privée, organisée par une entreprise privée, ou une vente aux enchères organisée par l’ICANN même.
Plus rapide et plus avantageux
La grande différence entre les deux procédures réside dans le règlement financier de la vente aux enchères. Dans le cadre des ventes aux enchères privées, les bénéfices générés par la vente aux enchères sont (en grande partie) distribués aux autres candidats. Dans le cadre des ventes aux enchères organisées par l’ICANN, les gagnants doivent par contre payer l’entièreté de la somme à l’ICANN, qui reversera ensuite le montant à une association caritative, dont l’identité n’a pas encore été révélée.
Pas étonnant donc qu’en cas de contentieux, la plupart des candidats aient opté pour des ventes aux enchères privées : elles sont financièrement plus attrayantes, mais peuvent aussi être organisées plus rapidement que via la lourde machinerie de l’ICANN.
Ces ventes aux enchères privées ont lieu dans la plus grande discrétion. On sait bien sûr qui les remporte, mais il est impossible d’obtenir des informations concernant les sommes d’argent impliquées. Cela étant, nous avons aujourd’hui une idée des montants qui sont déboursés pour des gTLD très importants, grâce à la vente aux enchères que l’ICANN a organisée le 17 septembre.
Une fois, deux fois…
Lors de cette vente aux enchères, qui n’est en fait que la deuxième à avoir été organisée par l’ICANN, trois gTLD ont été vendus : .tech, .vip et .buy. La plus grosse somme d’argent a été dépensée pour .tech, à savoir 6.760.000 dollars. Son acheteur est Dot Tech LLC, qui a raflé le gTLD très prometteur sous le nez de Google et de quatre autres candidats. Le gTLD .buy a quant à lui été adjugé à 4.588.888 dollars pour être attribué à Amazon. Une fois de plus, Google a dû mordre la poussière, tout comme avec .vip, qui a été attribué à Top Level Domain Holdings pour la jolie somme de 3.000.888 dollars. Entre parenthèses : dans les trois cas, Donuts (l’entreprise qui, en collaboration avec toutes sortes de partenaires, avait soumis des candidatures pour pas moins de 307 gTLD) s’était elle aussi portée candidate.
La bataille se répètera
Il semblerait que Google et Amazon s’affronteront à nouveau à d’autres occasions. Les deux ont en effet introduit leur candidature pour quelques gTLD extrêmement attrayants : .app et .book. Elles auront à nouveau la compagnie de Donuts, mais aussi de Famous Four Media, qui n’est pas aussi gourmande que Donuts, mais qui a tout de même soumis 61 candidatures. Nous sommes curieux de savoir qui sortira vainqueur de ces affrontements !