L’Écosse se sépare (virtuellement) du Royaume-Uni et son .UK !
Un des principaux avantages des nouvelles extensions de domaines réside dans le fait que les communautés culturelles et nationales qui souhaitent obtenir leur autonomie sans toutefois y parvenir, peuvent obtenir leur indépendance virtuelle grâce à leur domaine de premier niveau. Avec son .SCOT, l’Écosse marque le début d’une nouvelle tendance.
Parmi les centaines de nouvelles extensions de domaines qui peuvent ou pourront bientôt être enregistrées, il y en a plusieurs qui offrent à des communautés culturelles et nationales une identité qui leur est propre. Souvent, il s’agit d’une autonomie qui est voulue depuis des décennies, voire des siècles, mais qui n’a jamais pu être obtenue au sein du système politique en place. Dans d’autres cas, il n’est pas vraiment question d’une recherche d’indépendance, mais plutôt d’une reconnaissance d’une culture, basée sur la langue, le patrimoine culturel commun ou une situation géographique.
Voici quelques exemples éloquents : .krd, pour la région kurde de l’Irak ; .irish, pour la culture irlandaise, propagée par les nombreux Irlandais installés aux quatre coins du monde ; .frl, pour la préservation de la langue et de la culture de la Frise ; .cymru, pour la culture et la langue galloise...
L’Écosse semble devenir la figure de proue de cette indépendance symbolique (virtuelle). Lors d’un récent referendum organisé en septembre 2014, les citoyens se sont prononcés contre l’indépendance du Royaume-Uni (55 % contre 44 %). Mais depuis, le soutien à l’indépendance, et le Parti national écossais n’ont fait que grandir. Et le Gouvernement écossais a désormais franchi une importante étape.
Dorénavant, il n’utilisera en effet plus l’adresse web .gov.uk, et tous les services seront transférés sur des sites .scot. « Ce sera un symbole visible de la présence en ligne du Gouvernement écossais, et de notre engagement à l’égard des Écossais dans le monde entier qui souhaitent exprimer leur identité ou leurs affinités en ligne », explique le vice-Premier Ministre écossais John Swinney.
Il s’agit là d’un acte courageux de la part du Gouvernement écossais. Les Gouvernements peuvent en effet jouer un rôle essentiel dans la crédibilité d’un gTLD inspiré par l’origine culturelle ou géographique. Leur soutien peut être le début d’une autonomie ou d’une indépendance numérique, même si elle ne peut pas être obtenue dans la structure politique actuellement en place.
Un exemple à suivre par le Gouvernement flamand? Ce dernier semble encore hésiter à transférer ses propres services, ou du moins les aspects culturels de ses services, du domaine « fod.gov.be », qui résonne comme un affreux jargon de fonctionnaires, vers une adresse .vlaanderen, qui serait bien plus simple à retenir et à utiliser...