Les points de retrait deviennent de plus en plus importants pour le commerce électronique
Les internautes veulent recevoir toujours plus vite les marchandises qu’ils ont commandées en ligne. Et leurs désirs sont des ordres! Voici un aperçu de quelques évolutions qui ont récemment eu lieu dans la distribution de colis, ainsi qu’un bref coup d’œil dans les coulisses de ce business.
En achetant sur Internet, les consommateurs ont le grand avantage de pouvoir tranquillement comparer et choisir. L’inconvénient est cependant le manque de « gratification immédiate » qu’ils peuvent par contre ressentir dans les magasins traditionnels. Dans le cas de marchandises physiques, lorsqu’ils se rendent dans un point de vente traditionnel, ils peuvent en effet sortir du magasin avec leur nouvel achat sous le bras de, alors que s’ils achètent sur le Web, ils doivent attendre que les articles qu’ils ont achetés leur soient livrés à domicile.
Pour pallier cet inconvénient, d’énormes efforts sont déployés – par les entreprises de commerce électronique comme par le secteur de la distribution – afin d’accélérer la livraison. Les boutiques en ligne travaillent pour ainsi dire jour et nuit pour pouvoir envoyer les marchandises dans les meilleurs délais. De grands centres de distribution sont créés, comme notamment le nouveau centre de Coolblue à Tilburg, qui est actuellement en construction. Et c’est Prologis, le leader mondial de l’immobilier logistique, qui a été chargé de la construction de cet entrepôt de pas moins de 22.000 m² qui devrait être inauguré au mois de juillet de cette année.
Robots et drones
Il n’y a aucun doute quant au fait que de tels grands centres de distribution permettront d’accélérer le rythme, mais la question reste de savoir si le même degré d’automatisation que celui atteint par Amazon sera mis en œuvre partout ailleurs. Dans les entrepôts du géant américain, ce ne sont en effet pas des personnes qui vont chercher les marchandises pour les emballer dans des boîtes, mais bien des robots ultramodernes qui les apportent jusqu’aux emballeurs – une prouesse technologique extraordinaire, comme vous pouvez le constater dans cette vidéo.
Amazon a d’ailleurs d’autres plans futuristes en projet. Elle souhaite notamment faire livrer ses commandes chez ses clients par des drones. Cette idée a été reçue avec beaucoup de scepticisme, car apporter un colis jusqu’à une maison ou un appartement est une chose, mais le drone peut-il aussi sonner à la porte du destinataire pour que ce dernier puisse réceptionner son colis ? Et le chien du voisin courra-t-il aussi derrière le drone ?
Tout cela ne doit cependant pas aller si loin pour que la livraison des colis puisse se faire beaucoup plus rapidement, et des initiatives ont récemment été prises à cet effet. Bpost a p. ex. annoncé qu’elle assurera désormais aussi des livraisons le dimanche, ce qui permet aux boutiques en ligne de passer d’une livraison J+1 (le jour suivant) à une livraison le jour même de la commande.
Le point de retrait : le chaînon manquant
Le point qui pose problème reste toutefois la dernière étape de la livraison, c.-à-d. la présence (ou plutôt l’absence) du consommateur qui doit réceptionner le colis chez lui. Car bien qu’il veuille que son colis lui soit livré dans les meilleurs délais, il est possible qu’il ne veuille pas (ou qu’il ne puisse pas) rester à attendre chez lui.
Voilà pourquoi les points de retrait ont connu un succès grandissant depuis ces dernières années. Dans notre pays, on utilise surtout Kiala, un réseau de points de retrait qui est aux mains du service de livraison UPS, qui se sert de points de retrait tels que des librairies, des stations-services, des épiceries, etc. DPD, le service de livraison de colis de La Poste en France, dispose lui aussi de son réseau de points de retrait. Outre ses bureaux de poste, bPost propose un service de points de livraison. Et, cette semaine, l’entreprise logistique DHL a annoncé qu’elle lançait aussi un service de points de dépôt en Belgique, après avoir fait de même avec ses points de dépôt Pays-Bas : DHL a en effet lancé une campagne de recrutement en vue de faire d’environ 400 points de vente belges des « DHL Parcelshops ».
Il s’agit donc d’une situation gagnant-gagnant-gagnant. Le client peut en effet venir retirer son colis quand bon lui semble, et ne doit pas rester cloîtré chez lui en attente de la livraison. Le commerce/point de dépôt jouit quant à lui d’une source de revenus supplémentaire. Et la boutique en ligne peut proposer une livraison rapide. Mais c’est naturellement au client qu’il incombe d’aller retirer son colis sans tarder !
Pour conclure, voici quelques chiffres concernant les services de livraison de colis. Actuellement, Bpost est le leader du marché en Belgique, avec 105.000 colis par jour, soit une part de marché comprise entre 10 et 25 %. En 2013, quatre services de livraison internationaux (DHL, UPS, TNT et Fedex) détenaient chacun une part de marché comprise entre 15 et 20 %. Pour 2015, on s’attend à ce que la Belgique enregistre une croissance de 20 %.