Tirer profit de la crise des .com
Le modèle « Get Big Fast » a eu son temps ; ce sont désormais les micro niches qui permettent aux entrepreneurs de survivre en ces temps de crise.
Voilà quelques-unes des conclusions que l’on peut tirer des données collectées sur le site Dot Com Archive. Cette base de données, reprenant plus de mille plans d’affaires issus du petit monde d’Internet, a été créée en 2002 par l’Américain David Kirsch, qui par le biais d’analyses a souhaité éviter que la prochaine génération d’entrepreneurs commette les mêmes erreurs que les entreprises qui ont sombré lors de l’éclatement de la bulle point com. Plus particulièrement, il a étudié les activités professionnelles qui marchent (et celles qui ne marchent pas) sur le net. Depuis, la base de données a grandi et est aujourd’hui devenue une archive contenant 6,4 millions de documents, allant de courriels à des mémos, en passant par du matériel de marketing et des bases de données concernant des milliers d’entreprises.
Par la voie de l’analyse, Kirsch a pu tirer plusieurs conclusions. Il a constaté qu’il est toujours important de connaître les bonnes personnes et de disposer du bon réseau social. Des 1.018 entreprises qu’il a examinées, aucun entrepreneur n’a obtenu un investissement en soumettant simplement son plan d’affaires ; ceux qui par contre connaissaient l’investisseur ou avaient été présentés en personne augmentaient leurs chances : dans 5 % de ces cas, ils ont réussi à décrocher leur investissement.
Autre fait remarquable : contrairement à la croyance générale, un pourcentage élevé d’entreprises ont survécu à l’effet « bulle de savon » d’Internet. 48 % des entreprises point com qui ont été fondées après 1996 étaient toujours là fin 2004, plus de quatre ans après que le Nasdaq ait atteint son point culminant (en mars 2000). Leur secret ? Elles ne reposaient pas sur le modèle « Get Big Fast », dont le principe voulait que les entreprises Internet découvrent un marché très rapidement, de manière à pouvoir y grandir le plus vite possible, faisant ainsi barrage à toute concurrence. Ce principe est désormais révolu. Les entreprises point com qui ont survécu à l’effet « bulle de savon » se sont axées sur les « micro niches » : des marchés qui ne promettent pas de réaliser rapidement des centaines de millions de gains, mais qui s’orientent vers un business Internet viable.
Les entreprises en démarrage pourront en tout cas fortement s’inspirer des 10 conseils que l’on retrouve dans l’archive : « Ten lessons from the Internet Shakeout ».